mercredi 31 juillet 2013

Lettre à Joseph Facal

M. Jospeh Facal, que j'apprécie généralement, nous dit ce matin qu'il n'a jamais été convaincu par les croyants qui voulaient le convaincre de l'existence de Dieu. Son article ressemble à une mise au défi. Je me suis donc lancé. Je lui ai envoyé ceci à son adresse personnelle.



"L’autre jour en rentrant du travail, j’ai dit spontanément à ma femme ceci : « Tout a bien été au retour, je n’ai pas vu d’accident, les autos respectaient les limites de vitesse, j’ai entendu très peu de klaxon et je n’ai vu personne passer sur la rouge. » Elle m’a regardé d’un air bizarre… Si je lui avais dit : « Il y a eu un accident à la hauteur de Seigneuriale qui a causé un embouteillage monstre », elle m’aurait posé des questions, demandé des détails… On ne voit pas le miracle continuel. Qu’il soit suspendu une fraction de seconde devrait nous permettre d’en prendre conscience et de l’apprécier. Mais on préfère réagir en le niant dans son entièreté, comme un enfant qui fait la baboune.

D’autre part, on ne fonde pas une civilisation millénaire dominante sur de la frime. Si c’est de la frime, l’édifice ne tient pas. Surtout pas un édifice de cette ampleur. D’ailleurs vous remarquerez la tendance de bien des penseurs de la gauche athée à nier la grandeur de l’édifice (je parle toujours de la civilisation occidentale), question de pouvoir en déprécier les fondements. À partir du moment où l’on dit, comme vous et comme moi, que la civilisation occidentale est une grande chose, qu’elle est peut-être la plus grande de toute l’histoire humaine,  il devient difficile de dire que ses piliers reposent sur du vent. Surtout lorsque tout ce que cette civilisation a fait d’unique (invention de l’hôpital et de université, élévation des cathédrales, création du solfège et de la musique rock, conservation du patrimoine littéraire antique, démocratie au sens noble…) n’ont été que des effets secondaires de l’action de gens qui voulaient d’abord s’adonner à la louange de Dieu. Martin Luther King le disait lui-même : « la politique m’ennuie profondément; Dieu seul m’intéresse! »  Les discours qu’il tenait n’étaient pas des plaidoyers politiques mais des commentaires de la Bible. L’expression « On peut juger un arbre à ses fruits » signifie qu’on ne verra jamais l’arbre parce qu’il se trouve dans un autre ordre de réalité. Certes je crois en Dieu. Mais je crois aussi que le mensonge et l’illusion ne peuvent pas donner des fruits de cette qualité pendant un nombre aussi considérable de siècles."

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